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Pour clĂŽturer la saison 2007/2008, la ScĂšne Jean Roger Caussimon de Tremblay en France a fait briller une fois encore la flamme du Blues et de la Soul, avec le Darrell Nullish Band et Tia and The Patient Wolves.
Le charme hypnotique de Tia
Autant le dire dâemblĂ©e : je ne suis sans doute pas le premier, mais je suis tombĂ© sous le charme de Tia et de ses loups patients, power trio de Chicago Blues, originaire de Clermont-Ferrand.
VoilĂ une jeune fille dâune trentaine dâannĂ©es, plutĂŽt trĂšs jolie, dotĂ©e dâune magnifique guitare Epiphone qui lui sied Ă merveille.
Pour le plaisir des yeux. Mais ce nâest pas tout.
DĂšs les premiĂšres mesures, on comprend quâelle joue aussi Ă merveille le blues.
Avec la particularitĂ© de ne pas utiliser de mĂ©diator, ce qui donne Ă son jeu une chaleur envoĂ»tante. Loin des attaques flamboyantes et des envolĂ©es lyriques, la qualitĂ© de son jeu vient plutĂŽt de sa douceur et de sa dĂ©licatesse, ce qui ne lâempĂȘche pas pour autant de groover, parfaitement en place. Et pour ne rien gĂącher, Tia chante merveilleusement.
Sans essayer dâimiter les chanteuses noires, sa voix est Ă la fois profonde, posĂ©e et douce.
Sous le charme, vous disais-je.
Dâautant plus que la jeune chanteuse est bien entourĂ©e. A la basse, Olivier Perez, imperturbable, tient efficacement la baraque. La casquette vissĂ©e sur la tĂȘte, toujours attentif, on sent quâil est le pilier du trio. Pas du genre Ă en faire des tonnes, son jeu est tellement limpide et Ă©vident quâon le remarque Ă peine. Câest la marque des grands. Il faut dire que malgrĂ© son apparent jeune Ăąge, le bougre affiche dĂ©jĂ de longues annĂ©es d'expĂ©riences au compteur, notamment avec les Chicagones (Lyon) et les Wanana Blues Blasters.
Denis Agenet, aux baguettes, est plus exubĂ©rant. Sa longue criniĂšre se balance au rythme de ses mouvements de tĂȘte. Il est Ă fond dedans et câest beau Ă voir. Le sourire aux lĂšvres, sa joie de jouer est communicative. Surtout quand le trio entame une reprise de Bo Diddley, au rythme endiablĂ©.
LĂ , ça devient tout bonnement une transe, au travers de laquelle le batteur sâexprime Ă merveille.
Lorsque sâachĂšve le set, jâai le sentiment dâavoir Ă©tĂ© hypnotisĂ©.
Darrell Nullish : la Soul attitudeâŠ
Si le texan Darrell Nullish est particuliĂšrement bien accompagnĂ© (Monster Mike Welch Ă la guitare, Steve Gomes Ă la basse et Rod Stuppka aux baguettes), il domine pourtant les Ă©vĂ©nements de son chant, pas vraiment puissant mais sincĂšrement touchant, mĂȘme si un peu plus de prĂ©sence affirmĂ©e sur scĂšne donnerait un supplĂ©ment de saveurs non nĂ©gligeables.
Une voix feutrĂ©e et chaude qui transmet son lot dâĂ©motions fortes et de belles sensations troublantes en effleurant de caresses dĂ©voilĂ©es nos sens auditifs. Les similitudes avec son camarade Tad Robinson ne sont pas fortuites et leur association future en concert au sein dâune revue Soul mĂ©rite vraiment de sây attarder. On y reviendra certainementâŠ
Ses phrasĂ©s dâharmonicas, utilisĂ©s avec parcimonie, apportent une douce fraĂźcheur Ă un registre qui oscille sans vergogne entre Texas Blues et Soul Music.
Monster Mike Welch sâaffirme comme un sideman redoutable, qui prend les choses en main avec une facilitĂ© dĂ©concertante profitant de sa maĂźtrise de la six cordes rĂ©vĂ©lĂ©e lors de ses prestations en son nom. LĂ , il sait rester au service de son leader et ne joue que les notes aussi nĂ©cessaires quâindispensables avec une tension perceptible, en suscitant lâintĂ©rĂȘt dâun auditoire passionnĂ© visiblement acquis Ă sa cause.
Du grand art pour ce fer de lance incontesté de la nouvelle génération du Blues mondial.
Pour leur donner libre expression, Mike et Darrell ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune assisse rythmique Ă©quilibrĂ©e et inĂ©branlable.
Le jeu de batterie de Rod Stuppka ne fait pas dans la dĂ©mesure mais sâexprime dans la prĂ©cision sur ses fĂ»ts et ses cymbales, en perpĂ©tuelle Ă©coute de ses partenaires, il donne le meilleur et çà se voit.
Steve Gomes nâest pas en reste sur les cordes de sa basse. Ses doigts qui agissent avec lĂ©gĂšretĂ© et Ă©vidence nâont dâĂ©gaux que ses regards affirmĂ©s envers chacun qui fait la marque des musiciens chevronnĂ©s. Une aubaine pour tout le monde.
Au final, Darrell Nullish et ses acolytes ont donnĂ© le change et gagnĂ© leur pari : purifier nos Ăąmes et rendre nos cĆurs lĂ©gers⊠Et si câĂ©tait çà , la Soul Attitude ?
Un grand merci Ă toute lâĂ©quipe de la ScĂšne Jean Roger Caussimon.
Le rendez-vous est pris pour le mois dâoctobre prochain oĂč les meilleurs musiciens français, europĂ©ens ou amĂ©ricains retrouveront le chemin de Tremblay.
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