L’hommage de L’Oreille Bleue à Sean, sous les fusains de Charles Ducroux
Prénom:
Sean
Pratique : 80
Nom:
Costello
Né le:
16 avril 1979
Né à:
Philadelphie
Dcd le :
15 avril 2008
Dcd à :
Atlanta
Pseudos :
Sean Costello
;
16-11-2007
Sean Costello
Le Ferrailleur
Nantes
The Hound Dogs (photo Rebecca)
En préambule à cette chronique, je tiens à saluer la remarquable initiative de Marta Slosarska (grande fan de Blues devant l?Eternel) et Sami Touré (guitariste des String Breakers) qui ont organisé en partenariat avec le bar « Le Ferrailleur » la venue sur Nantes de l?homme à la Gibson Les Paul Gold Top 1953 : Sean Costello ! Espérons que cette initiative en appellera d?autres !
Comme les deux compères ont décidé de bien faire les choses, ils ont programmé en première partie de ce concert un groupe de la scène Blues nantaise : les Hound Dogs. Une semaine après la finale du Tremplin Blues Sur Seine lors de laquelle ils avaient produit une prestation tout à fait convaincante, je retrouve donc mes quatre enragés sur la superbe scène du « Ferrailleur ». D?emblée, un constat s?impose : Albert Milauchian (secondé par Arnaud Fradin) à la table leur a concocté un son aux petits oignons. Les Hound Dogs délivrent au public durant une bonne heure leur traditionnelle mixture de Blues, de Swing et de Jump avec au programme des réjouissances des reprises de Little Walter (« Just Your Fool »), de Little Charlie & The Nightcats (ce son sur « Smart Like Einstein » !) ou encore de Muddy Waters (« Crosseyed Cat »). L?ensemble est assez plaisant même si les quatre gaillards ne sont pas dans leur meilleur soir, comme en témoigne leur attitude un peu statique sur scène et quelques erreurs inhabituelles qui émaillent le concert.
Je prends à peine le temps de saluer les uns et les autres que Sean Costello est déjà prêt, Les Paul en main, à enflammer le « Ferrailleur ». Ce que nous ne savons pas encore, c?est que nous nous apprêtons à vivre là plus de 2 h 30 de pur bonheur musical. Virtuose de la six cordes, remarquable chanteur, le guitariste originaire d?Atlanta est également un redoutable showman et ne cesse de le prouver tout au long du concert, sautillant d?un bout à l?autre de la scène, haranguant les 200 personnes présentes. Pour qui ne l?a jamais vu en concert (et c?est mon cas), on a l?impression dès les premières mesures de prendre une « grosse claque ». Prenons notamment son jeu de guitare : il alterne avec une facilité qui frise l?insolence jeu au(x) doigts(s) et jeu au médiator qu?il utilise quand il recherche un type d?attaque bien précis. Ajoutez à cela son sens de la nuance et son intelligence à ne pas en faire des tonnes et vous comprendrez pourquoi je suis resté abasourdi. Et puis, ne l?oublions pas, le bonhomme sait s?entourer et s?appuie sur une section rythmique irréprochable exclusivement au service de la musique. Efficaces et très présents scéniquement, Aaron Trubic à la basse et Paul Campanella Jr à la batterie retiennent l?attention presque autant que Sean Costello lui-même.
Catalogué (à juste titre) pur bluesman à la sortie de ses deux premiers albums (« Call The Cops » [1997] et « Cuttin? In » [2001]), Sean Costello a entamé une évolution musicale bien représentée par son dernier opus intitulé « Sean Costello ». A l?image de cet excellent disque, le répertoire de son concert est un savoureux mélange de différents styles musicaux et montre l?amour immodéré qu?il porte à la musique nord-américaine : on oscille ainsi entre Blues (West Coast, Chicago?), Soul, Funk et Rock. Compositions (« Take It Easy », « She Changed My Mind », « Hard Luck Woman »?) et reprises (« I Get A Feeling », « I Got Loaded », « Hucklebuck », « Smokestack Lightnin? », « Walkin? By Myself »?) se succèdent. Parmi les reprises, celle de « Simple Twist Of Fate » de Bob Dylan a particulièrement retenu mon attention. La voix est magnifique, le chorus bourré de feeling, mais ce qui est le plus impressionnant c?est qu?il a complètement réussi à s?approprier cette chanson : d?une balade folk, il en fait un pur morceau de soul. Magique !
Durant la rapide discussion que j?ai eu avec lui peu de temps avant le début du concert, Sean Costello m?a fait part du plaisir qu?il avait à être en France et combien la qualité de l?accueil partout où il allait le touchait, vantant la gentillesse des gens qu?il avait pu rencontrer. Visiblement, il a aussi pris du plaisir à jouer avec les musiciens français durant son séjour comme en témoigne le b?uf qui se déroule durant toute la dernière partie du concert. Se succèdent sur scène quelques piliers de la de la scène Blues hexagonale : Arnaud Fradin (guitare) Kevin Doublé et Thomas Troussier (harmonica), Miguel Hamoun et Abdel « B-Bop » Bouyousfi (contrebasse), Fabrice Bessouat et Denis Agenet (batterie). Excusez du peu ! Infatigable et généreux, Sean Costello rappelle ses deux acolytes pour conclure. Deux rappels plus tard (durant lesquels Paul Campanella Jr et Aaron Trubic se mettent en évidence en prenant chacun un chorus), les lumières du « Ferrailleur » se rallument pour de bon. La soirée peut continuer dans la loge autour d?un bon alcool de pomme?
Post-Scriptum: je tiens à remercier Rebecca pour ses magnifiques photos. Si vous en voulez plus, je vous conseille d?aller faire un tour du côté de son site : www.myspace.com/rbkrecords.
C?était pour moi la première fois au Soubock et j?ai été absolument conquis.
Le lieu est magnifique, spacieux et chaleureux. Le son est parfaitement réparti dans la salle ce qui permet d?entendre toutes les finesses depuis la porte d?entrée tout en restant à un volume parfaitement supportable au pied de la scène. La seule ombre au tableau sera venue du public, plutôt clairsemé malgré la qualité de l?affiche. Dommage, une prestation de ce niveau aurait bien mérité un peu plus de monde.
J?avais déjà vu Sean Costello lors de son concert de L'Espace Blues et il m?a semblé qu?il prend plus de risque dans ses solos de guitares semblant allez chercher dans au fond de ses entrailles, laissant échapper quelques ralles pendant les riffs les plus acérés.
Sa voix reste probablement l?atout majeur de ce jeune homme. Râpeuse, puissante et chargée d?émotion quel que soit l?ambiance du morceau elle lui permet de jouer de vrais chanson qui ne pas uniquement des excuses pour faires des solos.
Coté batterie, pas de grosse démonstration, même plutôt un peu en retrait, mais ne vous y fiez pas, son tricotage de toms et d'une finesse incroyable.
Celui qui m'a le plus impressionné reste le bassiste qui a un son et groove à faire pleurer les meilleurs.
Des individualités tout aussi impressionnantes les une que les autres mais ce n'est encore rien parce que coté ensemble et cohésion, je dirais que c'est intelligence et bonnes idées ....
- dans le choix des titres qui leur permet de visiter des tourneries très différentes évitant ainsi de sombrer dans la rengaine qui guète les trios.
- dans les mises en place et autres break qui n'arrivent jamais où et quand on les attend.
- dans la manière de mettre le soliste en avant tous en redonnant 2000 tonnes de poussée à la rythmique.
Bref je suis absolument conquis.
Pascal Lob
Photos : Lolo Crossroad
04-05-2004
Sean Costello
L'espace Blues
Paris
Je connaissais les 3 albums de Sean Costello quasiment par c?ur et j'avais réservé ma soirée dès son annonce. Il faut au passage remercier Christian Legras de l'avoir programmé pour cette unique date en France cette année. C'est incompréhensible mais c'est un fait, j'aurai plutôt imaginé que c'est le type de musiciens que l'on devait s'arracher. Christian et l'Espace Blues méritaient donc une salle comble, ils l'ont eu et c'est tant mieux. Je me suis assis en début de table, peut être un peu trop prés de la sono à mon goût, mais j'ai ainsi pu les observer de près et j'ai pu apprécier la technique et l'aisance de chacun des musiciens.
Celui qui m'a le plus renversé est incontestablement le batteur. Une précision, une finesse de jeu, des tas de subtilités dans les coins et sans jamais en faire trop, toutes les qualités que l'on attend d'un batteur étaient là. Une Oreille D'Or pour Terrance N. Prather. Le bassiste, Melvin B. Zachary, très sobre, très simple, a servi de tapis mélodique sur l'ensemble des titres, rien d'exceptionnel mais rien à coté, du velours cousu main. J'avoue avoir beaucoup moins prêté attention à Matthew Wauchope, derrière ses claviers, je préfère donc ne rien en dire.
En ce qui concerne Sean Costello, c'est incontestablement un grand chanteur et un bon guitariste mais j'ai quand même trouvé qu'il se met un peu trop en danger à la six cordes et du coup il se rate de temps en temps. Rien de catastrophique, rassurez-vous, de simples erreurs de jeunesse, rappelons qu'il n'a que 25 ans et certainement trop d'énergie à canaliser. Paradoxalement cette explication ne tient pas en ce qui concerne sa voix. Posée, assuré, profonde, rappeuse et puissante une vraie voix de Bluesmen comme je les aime.
Certains n'ont dis que le répertoire, un peu tout azimut, est fait pour ratisser large. Il faut reconnaître que les titres de cette soirée, tirés principalement de ces deux dernières galettes ont allégrement voyagé entre le Chicago, le West Coast, la Soul et le Rock'n'Roll. Je préfère croire qu'il aime suffisamment les différents styles pour ne pas en choisir un en particulier. De toutes façons je suis fan, je lui trouverai toujours une bonne excuse, et ce n'est certainement pas cet excellent concert qui m'aura fait changer d'avis.
Après avoir passé ses tendres années à Philadelphie, la famille déménage pour Atlanta il a alors 9 ans. A la même époque, Sean Costello reçoit sa première guitare pour l'anniversaire de ses neuf ans. Autodidacte, il commencera par le Hard rock avant de découvrir Stevie Ray Vaughan et Howlin' Wolf. Il fera ses débuts sous la férule d'un bluesman local Felix Reyes.
1994
Il remporte le "Beale Street Blues Society's talent award". Il y rencontre Susan Tedeschi et tournera avec elle quelques temps et apparaîtra sur l'une de ses tartines.
Sean Costello ne se contente pas d?être un fantastique musicien, c?est également une personne extrêmement abordable et disponible. N?ayant pu réaliser l?interview après son concert à Nantes le 16 novembre 2007, c?est donc par mail que nous avons échangé. Il nous fait part de la parution de son nouvel album, de son amour de la France et de son envie d?y revenir au plus vite. Vivement 2008 !
Pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, peux-tu te présenter rapidement?
Sean Costello : J?ai 28 ans et je viens d?Atlanta, dans l?Etat de Géorgie. Je suis musicien professionnel depuis que j?ai 14 ans. Mon cinquième album (« We Can Get Together ») va sortir en février sur le label Delta Groove Records.
Quelles sont tes principales influences musicales ?
S.C. : Il y en a tellement ! Otis Rush, Howlin Wolf, Jimmy Rogers, Magic Sam, Robert Lockwood, Bobby Womack, Johnny Taylor, Otis Redding, Al Green, Booker T and The MGs, Grant Green, Charlie Christian, etc.
Tu es accompagné sur scène par deux musiciens de grande qualité : Paul Campanella Jr à la batterie et Aaron Trubic à la basse. Peux-tu nous en dire plus sur eux ?
S.C. : Paul Campanella Jr et Aaron Trubic sont tous les deux originaires de Buffalo, dans l?Etat de New York. Ils ont grandi en jouant ensemble. Aaron joue à mes côtés depuis trois ans et Paul nous a rejoint en avril. Je pense que nous formons un groupe jeune et énergique qui peut jouer tous les styles. C?est un vrai plaisir de jouer avec de tels musiciens !
Tu as effectué deux tournées cette année en France, une au printemps et l?autre à l?automne. Quel est ton sentiment général sur ce pays, les endroits où tu as joué, le public français ?
S.C. : J?adore la France, les Français et leur mode de vie ! C?est un pays magnifique. De toute ma carrière, je n?ai jamais été aussi bien accueilli que dans votre pays. J?y ai rencontré plein de gens fantastiques et peut-être qu?un jour, je viendrais m?y installer. C?est à chaque fois un vrai plaisir de venir jouer ici !
A Tournon d?Agenais et à Nantes notamment, tu as joué avec des musiciens français. Quelle est ton opinion sur la scène Blues en France ?
S.C. : Je suis vraiment impressionné par le nombre d?excellents musiciens que l?on trouve en France. Je peux t?assurer que l?on aurait bien besoin d?un certain nombre de ces gars-là aux USA !
Ton dernier album paru en 2005 intitulé « Sean Costello » tranche avec tes productions précédentes. En effet, cet opus marie différents styles (Blues bien sûr, Soul, Funk, Rock) et montre que tu n?es pas exclusivement un Bluesman. Comment peux-tu expliquer cette évolution ?
S.C. : J?ai commencé ma carrière en jouant du Blues parce que c?est la première musique que j?ai réellement adorée. Cependant, au fil des années, j?ai commencé à apprécier et à étudier d?autres styles. Le Blues est une musique essentielle dans la culture musicale américaine. Je pense réellement que lorsque l?on sait jouer du Blues, on peut être bon dans tous les autres styles. J?essaye toujours d?insuffler un feeling Blues à toutes mes chansons.
Sur ce dernier album, on trouve une superbe reprise d?une chanson de Bob Dylan : « Simple Twist Of Fate ». Tu as également joué « Obviously Five Believers » sur un album hommage à Dylan (« Blues On Blonde On Blonde », Telarc, 2003). Sais-tu si Bob Dylan a eu connaissance de ces deux reprises et ce qu?il en pense ?
S.C. : Je suis un grand fan de Bob Dylan, mais je ne pense pas qu?il connaisse ces deux reprises. Toutefois, je côtoie des personnes qui le connaissent et après tout, ce n?est peut être pas impossible qu?il les ait entendues grâce à elles !
Comme tu l?as affirmé lors de précédentes interviews, ton dernier album laisse une large part au chant. Est-ce que cela signifie que l?on pourrait parfois t?entendre sur disque ou te voir sur scène sans guitare ?
S.C. : Occasionnellement, cela pourrait être sympa de juste se consacrer au chant, mais je suis vraiment plus à l?aise avec une guitare ! Le fait d?avoir une guitare entre les mains a quelque chose de rassurant et m?aide à surmonter le trac !
Aux yeux d?un bon nombre de personnes tu es « L?Homme à la Les Paul Gold Top 1953 ». Peux-tu nous parler de la relation que tu entretiens avec cette guitare ?
S.C. : C?est vraiment la guitare qu?il me faut ! Je peux en obtenir tous les sons que je souhaite. J?adore l?esprit et le son de cette guitare qui convient à tous les styles et en particulier à ce que j?ai envie faire !
Pour finir, quelques mots sur tes projets à venir : disques, DVD, concerts, vacances?
S.C. : Je vais rester aux USA pour le moment pour y faire quelques dates avant de commencer à tourner en janvier. L?an prochain, je vais être pas mal pris avec la sortie du nouvel album. J?espère également pouvoir enregistrer à nouveau à la fin de l?année 2008. Pourquoi pas également un DVD si l?opportunité se présente. Mais, le plus important pour moi est que je vais revenir rapidement en France !