Comme depuis quelques années à pareille époque, la ville de Pont-Audemer (27) et son festival d?été " Les Mascarets ", nous propose une soirée(totalement gratuite !) consacrée à notre musique préférée et au Rock. Par le passé, nous avons pu apprécier notamment Popa Chubby, Calvin Russell ou autre Bertignac? Cette année, l?affiche est alléchante avec au programme, le fils de Muddy Waters, Big Bill Morganfield, les Anglais "mythique" The Yardbirds et en ouverture le duo survitaminé, Two Timers !
Pour l?occasion, Christian "Rock" m?accompagne dans l?Eure, ou nous retrouvons la pétulante Francine, chez qui nous faisons l?apéro?
Arrivés en centre ville vers 21h15, le duo (quasi) acoustique a déjà investit la scène. Pour ma part, je me fais une joie de (re)voir pour la quatrième fois, les deux complices, dans notre belle région normande. La succulente Sarah James, au chant, a l?harmo et aux diverses percussions (dont de fameuses cuillers) touche là où ça procure une douce sensation de bien être? au-delà de son exceptionnelle beauté naturelle, elle exprime avec une énergie débordante et une énorme sensualité, la nature même d?une musique sincèrement inventive.
Soutenue par un Gordon Russell, aux guitares et à la valise en guise de caisse claire, qui se révèle inspiré et fougueux, distillant çà et là, des notes justes et lumineuses? Leur répertoire d?un registre allant du Blues au Rock?n?Roll en fleurtant avec la Country, dégage une ambiance de douce-folie, comme cette version d?anthologie du morceau de Led Zeppelin : Whole Lotta Love, standard revisité presque habité ! ! ! Have good times, thank you Miss James and Mister Russell !
Le public semble ravis, Christian et Francine aussi, pour moi c?était couru d?avance? Le temps de refaire la scène, The Yardbirds se proposent au public normand. Pour le coup, pas de véritables surprises dans la performance des britanniques, certains "vieux" rockers ont peut être retrouvé leurs cheveux longs du passé, en ce qui me concerne leur format entre Rock "Psyché" des Sixties et Boogie ne m?a pas véritablement conquis. Une prestation sans grandes émotions prouvant que le coté "Revival" a ses limites...
Pour clôturer cette nuit, Big Bill Morganfield (le fils de qui vous savez) se présente à nous, flanqué de 3 musiciens américains (basse, guitare, batterie). Je restais sur le souvenir vivace d?une session de Big Bill, à la Traverse à Clèon, accompagné de BBB et les Tortilleurs, ou l?ensemble manifestait une complicité et une cohésion de tous les instants, de façon aérienne et légère?
Autant dire que je fus relativement déçu par un band, ce samedi, lourd et peu inventif, sans être capable de donner cet éclair nécessaire à la musique, pourtant bien inspiré, du fils de Mc Kinley? Dommage, je préfère oublier cette dernière prestation. Il est temps de rentrer pour se restaurer, un sentiment de satisfaction avec une pointe d?amertume, ensoleillé par le duo étincelant Two Timers, dont la découverte en "live" me paraît être le meilleur conseil ! ! !
Two Timers
Belle prestation de ce couple élégant, composé de Sarah James & de Gordon Russel.
Sarah James est une chanteuse remarquable, à plusieurs titres :
D'entrée, elle est particulièrement éblouissante, cela rend donc spontanément un auditoire plus?mélomane et?attentif !
- D?abord, elle se révèle être une habile comédienne, focalisant l?attention naturellement suscitée.
- Ensuite, elle devient, malgré son accent " British ", une agréable oratrice qui invite le public à participer?
- De plus, elle maîtrise parfaitement les multiples instruments de musique utilisés ; notamment l?harmonica, mais aussi diverses percussions culinaires (cuillères), domestiques (balais) ou traditionnelles.
- Enfin et surtout, elle chante avec une voix éclatante, nourrissant de divines émotions?
Gordon Russel est surtout réputé pour avoir servi le Doctor Feelgood du regretté Lee Brilleaux en tant que guitariste talentueux. Le soliste fougueux est devenu un missionnaire apaisé qui ?uvre au service de la musique. Il privilégie aujourd?hui l?interprétation globale, reléguant au second plan ses larges prédispositions pour les chorus éclatants, sans pour autant manifester la moindre frustration. En conclusion, et sans plaisanterie douteuse, il joue aujourd?hui dans un autre registre, mais toujours avec puissance et brio.
En bref, ces deux-là se complètent à merveille. Même si la magie de la découverte n?était pas pour moi au rendez-vous lors de cette soirée, ils m?ont à nouveau séduit et enchanté, comme à chaque fois qu?il m?a été possible d?assister à leur spectacle.
En résumé : A plébisciter
The Yardbirds
Plus proche musicalement de " Soldat Louis " que du Rhythm&Blues qui façonna leur réputation. Pas la moindre trace du passage des membres prestigieux (d?abord Eric "Slowhand" Clapton, puis simultanément Jeff Beck et Jimmy Page) qui se sont succédés au sein du groupe.
En résumé : A proscrire
Big Bill Morganfield
Dans la famille Blues, le précepte " tel père : tel fils " ne se démontre pas forcément?surtout lors de cette soirée clôturée par le fils de Muddy Waters. Il faut tout de même concéder que les acolytes qui accompagnent Big Bill Morganfield ne sont pas de la trempe des partenaires de génie de Papa. Il suffit pour cela de se remémorer leur récente démonstration au festival de la Traverse à Cléon (76). Dommage pour lui?Dommage pour nous.
En résumé : A proscrire