Pour la 26ème année consécutive, le festival Blues de Cahors, soutenu par la municipalité, nous ouvre ses portes du 17 au 21 juillet. Fort de l?expérience de ces précédentes années, les organisateurs ont particulièrement soigné la qualité de l?organisation et les multiples prestations se succédant tout au long de cette semaine.
Enthousiasme et fraternité sont les maîtres mots du fil conducteur proposé autour de la scène principale de l?espace Bessières. Un argumentaire dont le concept est simple et rodé : obtenir l?adhésion de l?économie locale, pour organiser dans un espace géographique restreint, une pléiade de concerts se référent au Blues. Une idée ingénieuse qui, sans la participation active du tissu économique pendant des mois d?une préparation intense, n?aurait sans doute pas permis la réussite d?une telle manifestation.
Le Festival Blues de Cahors c?est, six concerts de pré ouverture sur autant de localités voisines, c?est sur chacune des soirées du festival un complément de prestations musicales sur un espace appelé les Docks où les Jams Sessions coulent à flots jusqu?à très tard dans la nuit (ou très tôt le matin !) ce sont deux soirées intégrées générant pour l?occasion 2 groupes différents et 16 participations musicales à des endroits divers de la Ville, plus 11 formations sur la grande scène et c?est aussi les Show cases sur quatre dates dans l?espace culturel E. Leclerc avec une participation cinématographique pour la projection du film The Soul Of A Man de Wim Wenders, dans la salle du cinéma le Quercy.
Bref une Ville, des Bénévoles et des Organisateurs, tous aussi motivés les uns que les autres, pour témoigner à nous tous, l?espace de quelques jours, que la grande richesse culturelle du Blues est bien loin de s?éteindre en France.
Grande scène Espace Bessières
Little Jenny & The Blue Beans.
Cette formation suédoise rafle depuis quelques temps tous les accessits en Suède. Le quatuor féminin distille un Rhythm and Blues bien saillant. Une dynamique de scène bien rodée, un jeu simple, efficace de Lotta Partapuoli aux guitares ; une voix principale puissante et chatoyante, soutenue par des ch?urs harmoniques, appuyés d?une rythmique sobre de Justina Lakin à la batterie et de Mia Kempff à la basse. L?agréable surprise vient de Little Jenny elle-même, leader du groupe tout aussi à l?aise au chant que lorsque qu?elle embouche son harmonica. Un talent incontestable qui vous renvoie en pleine figure un groove surprenant, lorsque avec son ruine babine, elle vous caresse au passage les tympans, du rythme syncopé à la Bo Diddley. Tout simplement épatant !
J-W Jones
Ce n?est pas une surprise de retrouver ce jeune guitariste chanteur à l?affiche d?un des plus importants festivals de notre beau pays. Depuis plusieurs années, JW Jones propose d?excellentes réalisations discographiques qui font la part belle au Blues électrique dopé de Swing et de Jump à la sauce West Coast, ces prestations scéniques s?inscrivent dans cette lignée et le moins que l?on puisse en dire ce sont qu?elles n?engendrent pas la mélancolie. Redoutable d?efficacité, les quatre musiciens, tous Canadiens (JW Jones à la guitare et au chant, Jeff Asselin à la batterie, Brian James au saxophone et un organiste) ont mis le feu à l?espace Bessières. JW Jones présente un jeu de guitare acéré et impressionnant de maîtrise, gorgé de feeling, qui s?harmonise avec un chant exceptionnel, enjoué et puissant. Dans un format particulier sans bassiste où l?organiste s?active à la rythmique, il peut compter sur le soutien permanent de chacun. Des échanges bienvenus avec le saxophoniste et des embardées guitaristiques ahurissantes donnent la mesure d?un show bouillonnant de la première note distillée jusqu?aux derniers riffs salvateurs enrichis de bonne humeur communicative comme quand chaque musiciens intervertissent leur rôle? En tous points excellent concrétisés par une ovation méritée !
Blues Caravan
Thomas Ruf, patron du label allemand Ruf Records, avait fait le déplacement jusqu?à Cahors et il semblait très content en conférence de presse de nous présenter, cette nouvelle édition du Blues Caravan. Trois guitaristes chanteuses, une canadienne Roxane Potvin et deux américaines, Deborah Coleman et Sue Foley a la tête de cette caravane rutilante qui faisait escale pour la première fois au Cahors Blues Festival. Entouré de musiciens chevronnés, c?est d?abord Roxane qui prenait les reines du convoi, son chant semble plus mature, son jeu de guitare incisif mais la jolie francophone est encore un peu tendre pour s?imposer en véritable cheftaine malgré une bonne volonté affichée. Au tour de Deborah, de se positionner à l?avant et là, sa prestation fut aussi décevante, autant vocalement que musicalement, et bien loin du niveau habituel de ses enregistrements discographiques. Une soirée sans relief réel que l?on souhaite voir s?améliorer par la suite. Puis Sue, apporta sa large contribution et le niveau d?ensemble a pris une allure différente. Son Country Blues Rock secoua l?air, son regard de braise médusa l?assistance, sa guitare électrique trouva un écho favorable et son chant faussement irlando américain fila le frisson continuel. Elle fut aussi présente qu?authentique et les gens l?ont vite sentit? Ovation renforcée de tout l?Espace Bessières puis le final au complet où quelques savoureux échanges entre les trois belles ont donné encore quelques éléments de bien-être?
A l?arrivée du train, le constat fut le suivant : un plateau en demi-teinte qui valu surtout par la présence et le charisme de Sue Foley, aussi énigmatique que troublante?
Natural Blues
Neuf années après la création du groupe (à l?époque un trio), cette formation essentiellement R?n? Blues nous témoigne d?une progression constante : prix du Jury Électrique Blues sur Seine en 2005 et Prix Spécial du Cahors Blues Festival de la même année. Preuve de l?évolution marquante du groupe, ils ont été a nouveau sollicité par les organisateurs du Festival pour cette édition 2007. Abraham Cohen (batterie), leader de la formation, nous rappelle le fil rouge qui les conduit aujourd?hui: «se réjouir de chaque moment pour faire la fête et le plaisir de jouer la musique que l?on aime ». Ce soir à Cahors, Natural Blues laisse à la postérité un vibrant hommage à Albert king. « Jusqu?à présent, nous travaillions essentiellement des reprises, à la rentrée prochaine, nous sortirons un nouvel album où les compositions seront l?essentiel de la galette. Le groupe cherche à se développer et à occuper les grosses scènes. C?est pour cela que la formation s?est adjointe les talents de Olivier Bridot à la trompette, de Jérôme Cornelis au saxophone et de Fabien Saussaye aux claviers ». Fred boulanger (chant/basse) et Philippe Devin (guitare) restent les piliers de l?harmonie de l?ensemble.
J. Reed, A. King, S. Cooke, J. Cotton seront les principaux clins d?oeil de la soirée. Un très beau moment de bonheur grâce à l?expérience et la ténacité des vieux routiers du Blues composant ce groupe.
Bel Airs
Les Bel Airs, 26 ans qu?ils existent ! Et c?est la première fois qu?on les voit, et ça se passe à Cahors. Quelle aubaine !!!
Ces gars là ont une présence et une aisance déconcertante. Sûr qu?ils en ont fait des concerts et des grandes scènes !
La voix et le toucher de David Pruitt ainsi que de son frangin de bassiste, Little Dick Pruitt et les envolées de Mike Cherry aux baguettes (7 ans passés avec James Harman !) font penser aux Paladins, Nighthawks ou encore Mick Martin. ?
Mais c?est principalement la cohésion sans faille de l?ensemble qui file une sacrée claque. Pas de démonstration à outrance mais une tranquillité à toute épreuve pour ce formidable power trio à qui nous espérons de nombreuses prestations en Europe. Ce n?est pas Phil Fernandez, venu avec sa guitare compléter l?affaire sur quelques morceaux, qui nous contredira?
Got Love et Hoodoo Party sont les deux derniers records de ce très bon groupe américain, à découvrir sans retenue !
Mike Sanchez
Mike Sanchez (piano/chant) est maintenant une figure reconnue du public et de la presse blues nationale. Le personnage est très attachant, à l?instar de sa joie de vivre et de son regard pétillant d?énergie, tant à la scène quand conférence de presse.
Mike se présente sur la scène de Cahors avec le même line up que l?année dernière, mais jamais la routine ne semble s?installer dans cette formation. Le répertoire est en grande partie renouvelé et la Sanchez familly, toujours enclin à nous transporter en un maelström tumultueux fait de Boogie, de Rythm?n?Blues, mixé au cordeau entre Little Richard et John Lee Hooker, apporte cette touche de fraîcheur indispensable à la scène blues.
L?équipe sanglante est constituée de Mark Morgan (batterie) et d?Al Gare (basse), pour la section rythmique ; d?Oliver Darling (guitare), d?Al Nichools (sax ténor) et de Pete Cook (sax baryton), pour le support harmonique et mélodique. Le show que donne Mike Sanchez est à son image, définitivement pro et totalement survolté.
Doctor Feelgood
Quoi de plus sympa pour cette édition du Cahors Blues 2007, que la venue du « Doctor Feelgood » ?
Cela fait plus de trente ans, 32 exactement, que ces Pub Rockers Blues chantre du Rythm?N?Blues britannique parcourent le monde {Oui, le monde !!} pour asséner leurs ordonnances Feelgoodiennes.
Sur scène, Steve Walwyn et ses compères Phil Mitchell (basse) et Kevin Morris (batterie) et un « guest » de choix : Big Figure. Ils assurent un tempo sans faille. Vraiment, l?esprit de Lee Brilleaux est bien là ! Robert Kane (chant et harmo) depuis 8 ans dans le groupe respecte totalement cet état d?esprit.
La magie s?opère, et cerise sur le gâteau Mike Sanchez (piano) est invité sur la fin du concert pour une virevoltante Jam, avec ces bons « Docteurs ».
Very Feelgood time !
Howlin? Bill
Originaire de Belgique, le chanteur harmoniciste Howlin?Bill (Wim de Vos pour l?état civil) et ses trois compères (Chris Van Nauw à la guitare, Winne Penninckx à la basse et Franck Pauwels à la batterie) constituent un tonitruant quatuor. Alliant classe naturelle (superbes chemises brodées à leurs noms), intensité musicale (cohésion omniprésente de l?ensemble) et humour dévoilé (dans un français imagé impeccable), leur registre s?inscrit dans la pure tradition du Rhythm and Blues joliment teinté de Rock?n?Roll, de Rockabilly et de Blues.
Un chant jovial et inspiré boosté par de plaisants phrasés d?harmonica et de guitare sur fond d?assisse rythmique impeccable fournissent des bases audibles et visibles de contentement.
Propices à se laisser aller, à se secouer de tous côtés et même, à se convaincre d?une danse à deux, le public présent ne s?est pas gêné pour leur donner le change. Une réussite avérée !
Awek
Et oui ça fait plaisir de voir Awek sur une grande scène en France. Va-t-on enfin reconnaître que ces toulousains, d?excellents « front men » peuvent représenter le Blues français sur la plus haute marche ? Au début en trio, Joël Ferron à la basse et Olivier Trebel, emmenés par Bernard Sellam sont rejoints depuis 3 ans par Stéphane Bertolino harmonica pour former un quatuor très soudé.
Pour l?occasion, ils sont venus avec 3 amis aux saxophones (Jean-Marc Labbé au baryton, Pierre Perron au ténor et David Pautric au ténor et alto) nous faire découvrir l?étendue de leur talent avec une classe hors paire. Ils revenaient d?Austin (Texas) où ils ont enregistré leur 5ème album « Burnin? Wire on South Lamar » dans les studios où Jimmy Vaughan et Omar Dykes peaufinent un album dédié à Jimmy Reed.
« You don?t have to go » de Jimmy Reed est d?ailleurs la seule reprise de l?album car toutes les autres compositions sont signées Awek. Bernard Sellam « c?est l?âme du groupe ». Cette galette sortira chez les bons revendeurs au mois d?Octobre. N?hésitez pas, belle pochette, bons délires, qualité, classe.
Ce Blues là, on en redemande !!
Nico Wayne Toussaint
Artiste tout à fait exceptionnel, dont nous nous sommes fait l?échos plusieurs fois dans nos colonnes, c?est un réel plaisir de voir à quel point le Blues peut être interprété par un si jeune et si brillant talent. N.W.T. (chant et harmo) ne s'est pas contenté de copier ses pairs (James Cotton ? Muddy Waters) il à construit de son empreinte, de sa propre personnalité un style reconnu aujourd?hui par les plus grands du Chicago Blues. Fidèle à sa démarche, débordant d?énergie, de feeling, formidablement appuyé par Antoine Perrut à la basse et au sax, Henri Lacour à la guitare et Vincent Thomas à la batterie, N.W.T mettra le feu dans l?espace Bessières le temps de la première partie de son show à l?américaine.
Juste le temps ensuite pour partager la scène avec Ray Killer Allison, vieux brisquard de la scène Blues, plus connu sans doute comme batteur à partir de ses vertes années (70) ayant accompagné les plus grands artistes que la scène Blues mondiale ai connu, devenu guitariste chanteur depuis les années 2000. Ce soir, pour le public de Cahors, R.K.A passera sur le devant de la scène et sera l?accompagnateur d?un Blues Chicago aux accents de déjà vu. Un chant puissant, un espace scénique expérimenté ne combleront pas l?atmosphère effrénée d?un Nico Wayne Toussaint explosif jouant presque devant son public. Ajoutons à cela la confiance retrouvée sur un nouvel album Southern Wind Blowind et vous comprendrez à quel point le talentueux harmoniciste obtiendra du public une adhésion totale dans des rythmes JazzyLouisianoAfricain.
The Breeze Kings
Sextuples lauréats du meilleur groupe de blues d?Atlanta, les Breeze Kings savent rester humbles au regard de leur prestation devant le public français. Ils ne connaissent que l?atmosphère des clubs américains et cette première invitation dans un festival européen les touchent et les terrifient à la fois. Ils connaissent la valeur des musiciens français en matière de blues et veulent faire leur preuve.
Leur nom vient d?une contraction inspirée par B.B. King et par le Freddie du même nom. Leur attache musicale est un subtil mélange de blues de Chicago et de blues du Delta. L?écoute de leur CD et leur prestation scénique est en tout point fidèle avec néanmoins quelques incursions dans un Texas Style dont l?apparente simplicité en est le garant. Pour leur part, l?important est de produire le meilleur de leur art. Pour le reste, le style importe peu.
Carlos Capote (chant/harmo) possède un formidable réservoir d?émotion, tant ses cordes vocales et sa cage thoracique savent faire vibrer de fortes tentions venue de l?intérieure. Jack Jones (batterie) et Matt Sickles (basse) assurent une rythmique simple mais terriblement en place qui tient la formation sous une formidable tension. Jim Ransone, à la guitare, colore d?une nappe frénétique les tréfonds harmoniques de bien délicate façon, sans jamais trop en mettre, mais suffisamment quand même. Les Breeze Kings est un groupe à prendre en exemple en matière d?abnégation collective. Tout le monde joue pour tout de monde et c?est bien ainsi.
Le Cahors Blues Festival, c?est aussi la fête dans les rues, intitulé le Blues dans la Ville avec :
Big Brazos ; Nashville Cats ; Be Yell Blues ; Jack Bon; Thomasz Dziano; Blackberry and Mr Boo Hoo; Hound Dog Song; Alexx and Moonshiners; Shaggy Dogs; Harpsliders et Texas Sluts.
Jack Bon
Hé oui au festival de Cahors, c?est aussi en dehors de la grande scène que l?on peut flâner le soir, dans la ville complètement piétonne dans divers bars restos, rues et ruelles, pour découvrir des prestations d?artistes connus ou non. C?est le cas ce soir, dans une petite ruelle sympa et peu large, quelques tables et quelques bières, un kil de rouge, enfin la vie, quoi !
Mister Jack Bon himself ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut remonter aux années 70 et 80, où le sieur lyonnais oeuvrait dans un groupe de Hard Boogie Rock en tant que guitariste, et ce groupe s?appelait Ganafoul (6 albums dont 2 live). Hey oui, les puristes vont dire : « y nous parle de Blues ou quoi ? » J?y viens : Et bien Jack est là ! Tout seul avec acoustique et casquette de marin sans insigne.
Ce gars là (Gala, ha ha ha !!) dont on ressent l?imprégnation Afro Soul américaine avec sa voix agréablement nasillarde, nous convie, comme il l?avait fait à la sortie de son 1er album « Mixed Blues » en 1999, à passer du « Chicago » au « Folk » parfois même on se rapproche du Delta Blues. Tout ce qui nous donne envie de rêver de Blues, quoi !
Dommage d?avoir été si peu nombreux à en profiter.
Petite question Jack : A quand un nouvel album ?
Big Brazos
Les magnificents four de Big Brazos, éreintés par la cadence des concerts estivaux, ont néanmoins eux le courage de se lever tôt et de valider leurs cartes de pointage en lieu et place du marché de Cahors.
En ce mercredi 18 juillet 2007, date anniversaire du 3ème concile de Constantinople, dont le débat portait sur la véracité apostolique de la sainte trinité dont, même si cela n?est pas très chrétien, on se branle complètement ; Jérôme Travers (guitare céleste et chant presque sacré) and Co tapaient du pied, déjà au service du précieux réchant.
En quelques cordes, vocales ou de diverses lutheries, quelques bastonnades en règles de tambours et autres mélopées lamelliformes, les troubadours de la place forte médiévale du Lot ont su apporter leur touche de fraîcheur, aux cortèges de chalands perdus entre deux échoppes chamarrées de produits locaux.
Exercice périlleux de dévotion à la muse matinale pour cette formation qui défend un Blues aux relents Mississippiens en langue d?oïl. Quelques rares visages familiers du festival se sont toutefois illustrés, par quelques clappes de bon alois, durant ces quelques matinales prières. Lionel Le Puil (cordes glissées et ritournelles buccales), Etienne Faïsse (cul de basse-fosse électro-acoustique) et André Fougerousse (harmonium de bouche) furent également vos humbles serviteurs musicaux.
Be Yell Blues
Les off de Cahors ont souvent la faculté de laisser émerger des groupes de grandes qualités. Le Be Yell Blues et leur capacité à investir la rue en est la preuve ultime. Damien Daigneau, pianiste chanteur et sa bande de troubrillons noctambules ont littéralement ensorcelé le public par leur esprit emprunt de jubilation.
Ils n?ont pas un style précis, mais toujours le Rhythm? and Blues et le Rock and roll guide leurs pas. Leur formule sextet leur procure une grande latitude. Entre David Brun et François Dramas (batterie et basse), Yannick Souyri et Samuel Sampaïso (guitare et sax), les couples se forment.
La rythmique est impeccable et les solistes s?entrelacent dans des riffs nuptiaux bien rôdés. Pour achever le tout, car tout est un tout, Pierre Guilhem, discret mais incontournable lance ses trombonneries soul dans un forfais mi-couple du même sexe plus que nécessaire. Les tubes s?enchaînent et le public en redemande. Quoi de mieux ?
Blackberry and Mr Boo Hoo
Noms de scène précisant clairement l?appartenance au beau pays du Berry, artistes de talent, n?engendrant pas la mélancolie. Qualificatifs absolument pas usurpés tant ce combo s?agitent avec délectation. La terrasse du Conty est pleine à craquer, et le public s?envoie en l?air sans se poser de question. Deux musiciens, passionnés, Bastien (Blackberry) à la guitare et Franck (Mister Boo Hoo) à l?harmo et aux « santiags » nous transportent dans un rythme effréné de compos et de Blues folk. La country chez eux, c?est avant tout un état d?esprit, un art de vivre, une ambiance de fête !
Compères inséparables, les deux zico?s passeront par l?Italie (festival Blues) avant de rêver de s?envoler vers les états unis (Bâton Rouge)
Un formidable moment, pour une ambiance d?enfer, des rêves pleins la tête entre Mississipi et la Louisiane.
Vous les retrouverez très certainement près de chez vous : dans le 36 en septembre ? dans le 93 au One Way le 8 septembre ? à Orléans ou à Limoges.
Ne les manquez surtout pas : Ambiance Garantie.
Hound Dog Song
Les concerts off du festival nous donnent l?occasion d?apprécier des artistes qui ne demande qu?à inonder les planches de leur sueur et leur dynamisme. Le Conti et son truculent patron accueillent, pour notre plus grand plaisir un trio de Blues Roots qui va faire parler de lui.
Marine Guibert (chant/guitare/perçu) est une sorte de Piaf blues dont l?énergie n?a d?égale que sa propension à propager une émotion vocale digne du plus grand intérêt. Accompagnée D?Antoine Chuecos (harmo/guitare) et de Ralf Agounizera (Guitare/valise perçu), la môme Marine revisite quelques standards à la Hound Dog style dont le célèbre Sweet Home Alabama rebaptisé, pour des raisons d?éthique, en Freedom ?, une version beaucoup moins nationaliste.
Les riffs slide de Ralf et les envolées Honneriennes d?Antoine donnent à cette formation une bien belle dimension, à écouter et à revoir.
Harp Sliders
Manu Slide (chant/guitare/harmo/kazoo), Papy Washboard (batterie) et Mister Gobo (basse), constituent une des formations de Blues Roots français des plus attachantes. L?osmose entre les trois musiciens est intégrale et leur son coule de source.
Tout semble simple avec Harp Sliders. Les mélodies et les harmonies sont fluides, presque familières. Que ce soit leurs compos Yéménites (Yeah, man !) ou leurs reprises, tout chez eux aspirent à la fraîcheur, du moins musicale.
L?exercice du marché de Cahors est une vraie gageure pour les protagonistes du festival, car il faut être frais et dispo en cette heure quasi non chrétienne où la tendance est plus à la langueur Morphésienne qu?à l?échauffement de planches matinales néanmoins bien occupées par ce band à plus d?un titre, trithérapique.
The Texas Sluts
Rien d?étonnant à ce que, depuis plusieurs mois, les nantais de Malted Milk ai fait appel à lui, qu?il se fasse appeler Mister Tchang, Chicago Sam ou encore Little BB King (rien que çà), Samuel Audrix (de son vrai nom à lui qu?il a) constitue l?une des valeurs sûres de la scène Blues hexagonale, bien au-delà de la région bordelaise où il habite, et sa participation comme leader hurleur gouailleur au sein des Texas Sluts le prouve sans équivoque.
Des qualités de showman et de guitariste jamais bafouées sur fond de répertoire Blues Soul Funk équilibré entre reprises intelligentes et compositions percutantes, le « Yakuza du riff qui tue » prouve qu?il sait particulièrement bien s?entourer.
A commencer par une assisse rythmique imperturbable, avec Tiffany Slim, qui cache, derrière son sourire expressif et ses yeux noisette (splendides en tous les cas !), une talentueuse et redoutable bassiste, au groove incomparable et aux doigtés tonitruants en adéquation avec les touchés célestes du bout des baguettes de Turbo Vince sur ses fûts. Ajouter à cela, la guitare rythmique (qui prend aussi de jolis soli) de Big Slim Rémy et les envolées savoureuses du Professor X sur ses claviers, pour constituer un formidable combo qui file la bougeotte aiguë et l?envie furieuse de danser. Sans oublier les ch?urs de chacun, justes et intenses, comme cette étonnante version, du « My Girl » pérennisé par les Temptations, le démontre.
Du fort bel ouvrage, qui doit permettre à Texas Sluts, de se retrouver programmé dans tous les festivals Blues, de France et de Navarre. Tout le mal que l?on puisse leur souhaiter ! En attendant, s?ils passent prés de chez vous, courrez les voir, vous passerez un moment que vous n?êtes pas prés d?oublier?
Les Docks
Fred Chapellier et Neal Black
Complices sur scène avec Nina Von Horn, le français Fred Chapellier et le texan Neal Black ont animé les Docks pendant quatre soirées dés une heure du matin. Leur complémentarité avouée au niveau du jeu de guitare s?est faite ressentir sur chaque morceau effectué, bien aidé en cela par le soutien sans faille de Abderr Benachour à la basse et de Pat Machenaud à la batterie. Nombre de musiciens se sont joint à eux pour faire briller jusqu?au p?tit matin, la note bleue?
Electric Octopus Orchestra
Ils sont iconoclastes, incongruant et déviationnistes. Ils sont irrévérencieux, clairs-obscurs et déraisonnables.
Mon jugement est sans appel, j?adore. Les musiciens d?EOO ont tout pour me plaire. Ils sont greasy, trash, hard roots ; Pire, ils sont deux, ce sont les Electric Octopus Orchestra.
Ils aiment R. L. Burnside, Rose Tattoo, Björn Berge, Eric Bling, Bob Log III et Hell?s Kitchen. Vous aurez compris qu?il ne s?agit pas d?un groupe de blues ordinaire, mais plutôt d?une formation de Nu Blues hors concours.
Sélectionné pour clôturer le festival de Cahors 2007, les EOO n?ont vraisemblablement pas fait l?unanimité chez les organisateurs, mais n?ont néanmoins pas déplus au public, pas moins nombreux que dans les autres soirées des Docks et tout aussi opiniâtre à opiner du chef et de la voûte plantaire sur les derniers soubresauts Bluescores de cet étonnant duo, composé de Julien Rappin (batterie, xylo, orgue et mégaphone) et de Christophe Vialle (Guitare et mégaphone).
Coup de c?ur de L?Oreille Bleue
Le festival blues de Cahors, ce n?est pas seulement des musiciens invités et célébrés. C?est l?univers des ménestrels, des saltimbanques, des artistes de rues. Lors des soirées consacrées au Blues dans la Ville. Nous avons rencontré Sébastopol, un One Man Band doublé d?un sens artistique bien dans la fibre des troubadours. Sébastien Pistre (c?est son nom) nous vient de Saint Sulpice dans le Tarn. Un géo trouve tout instrumental qui s?accompagne lui-même d?instruments produits par le fruit de son imagination, tantôt une cafetière transformée en saxo, tantôt un washboard façon tour de France, tantôt une contre bassine version tuyau de poil, etc. Sa musique balance, swing dans l?univers du Blues, en passant par la country et le cajun. Artiste complet et passionnant, son show n?a pas laissé indifférent le public nombreux, tapant la godasse sur le pavé, frappant des mains et toujours enivré de l?authenticité de l?artiste. Comme quoi quand c?est bon, pas besoin de watts a outrance !
Sébastien Pistre travaille aujourd?hui à la création d?un album façon Blues, bien dans sa culture et son essence musicale. Parodie, ce One Man Band joindra à son prochain album, une scie musicale dont l?esprit de liberté, le timbre particulier et léger ne devrait pas manquer d?intérêt.
Pour écouter Sébastopol tapez?.www.megaupoad.com/fr/?d=IMZ01R5T
Les chiffres
Le Festival Blues de Cahors c?est :
Une équipe soudée et dynamique animée par un comité fédérateur mené par Bernard Vollant et Jean-Pierre Lemozit c?est aussi : 26 années d?imagination, de recherches ; plus de 365 jours sur 24 de travail par an pour l?organisation d?un seul festival; 95 bénévoles, une centaine d?adhérents ; une représentation globale d?une quinzaine de journées totalement livrées au Blues ; c?est la participation du tissu économique et sociale de la Ville de Cahors ; c?est un budget de près de 150 000? dont 60% environ représentent des fonds publics et privés ; 40% découlant des recettes de spectacles. C?est surtout une passion, une volonté de partage entre gens du spectacle de tous horizons géographiques, c?est une fibre culturelle Blues sans aucune comparaison et c?est avant tout une qualité de prestation impressionnante.
Vivement l?année prochaine !
Lotta Portapuoli
Little Jenny
Little Jenny & The Blue Beans
JW Jones & Band
JW Jones
JW Jones & Brian James
JW Jones et son pianiste
The Blues Caravan
Roxanne Potvin
Deborah Coleman
Sue Foley
Natural Blues
Abraham Cohen
Fred Boulanger
Phillipe Devin
The Bel Airs
Les fr?res Pruitt
Mike Cherry
Big Dez & The Bel Airs
Mike Sanchez
Mike Sanchez Band
Dr Feelgood
Big Figure
Robert Kane
Steve Walwin
Howlin Bill
Howlin Bill
Awek
St?phane Bertolino
Awek - Bernard Sellam
Awek - Jean Marc Labb? Pierre Perron & David Pautric
Nico Wayne Toussaint
Nico & Ray Allison
Ray Allison
Nico Wayne et son Band
The Breeze Kings
The Breeze Kings - Carlos Capote
The Breeze Kings - Jim Ransone & Carlos Capote
The Breeze Kings - Matt Sickles & Jack Jones
Blackberry & Mr Boo Hoo
Hound Dog Song
Texas Sluts
The Shaggy Dogs
Neal Black Fred Chapellier & The Breeze Kings aux docks
The Bel Airs & Fred Chapellier aux docks
Electric Octopus Orchestra
Sebastopol
Sebastopol
Sebastopol
Lucky Jean Luc, Mad Man, Ricky Bluesfeeling & ZZPat